Katia, résident:
James Ensor est né en 1860 et est décédé en 1949, à l’âge de presque 90 ans. Il a ainsi vu Ostende changer du tout au tout. Dans son enfance, c’était encore un village de pêcheurs au bord des dunes. Il n’y avait pas encore de digue, seulement les murs et les fossés de l’enceinte militaire de la ville.
Tout a changé en 1865. Cette année-là, Léopold II monte sur le trône de Belgique. C’était un roi avec une brique dans le ventre qui a particulièrement fait construire à Bruxelles et à Ostende. Sous son œil bienveillant, les anciens remparts de la ville ont été démolis et remplacés par une digue. Au début, il s’agissait encore d’un modeste sentier de promenade, mais très vite, ce fut une promenade à deux voies pour la crème de la crème, la fine fleur de la bourgeoisie, y compris les princes étrangers, les baronnes parfumées et le Shah de Perse.
Des hôtels et des villas art nouveau sortent de terre. En 1890, notre « Reine des villes balnéaires » s’impose enfin parmi les villes à la mode comme Biarritz, Nice et Monte-Carlo. C’est aussi l’année où James Ensor a peint ses Bains. La dame en rouge qu’il dépeint est l’un des rares personnages âgés. Elle est là et regarde. Légèrement déconcertée. Tout serait-il allé un peu trop vite pour elle ?